Premier dans la quasi totalité des classements dignes de ce nom, Animal Collective semblent avoir tout raflé, semblant levé pas mal d'interrogations dans le milieu blogocratique.
MWP n'est certainement pas mon album préféré de l'année, encore moins celui que j'aurais le plus écouté, mais je me permets quand même de prendre sa défense.
Animal Collective nous colle des ailles au dos tout en nous attachant les pieds au sol. Cette hésitation constante entre le rêve et le réel résume l'état d'esprit de la génération 00s : cherchant son envol, son inspiration et sa liberté, mais constamment rappelé à l'ordre par des réalités imparables. Cherchant des marges de manoeuvre là où tout semble si formaté. On ne sent pas dans Merriweather l'hésitation innocente de l'adolescence, mais celle à moitié consentie et consciemment vécue d'un age plus mur.
AC nous livre ainsi une synthese de tous les courants de musiques modernes, au service de l'innovation et de l'avant-gardisme, tout en satellitant autour d'une forme de pop improbable et imprévisible, mais mystérieusement efficace.
Même si la musique en tant que telle n'exalte pas tous les sens, du moins pas les miens, il n'y a pas de meilleures manières pour rappeler ce qu'était le son de la fin des années 2000 à ceux qui ne les auront pas vécues. Résumant la décennie passée pour mieux prédire la suivante, l'album pourra ainsi faire office de transition logique, parvenant à convaincre qu'expérimentation et psychedelisme ne sont plus l'antithèse du succès commercial.
"I don’t mean to seem like I care about material things like a social status,
I just want four walls and adobe slabs for my girls"
Animal Collective - My Girls
Animal Collective - My Girls